Épée

L'épée est une arme blanche à double tranchant composée d'une lame droite en métal pourvue le cas échéant d'une gouttière, d'une poignée et, dans certaines époques, d'une garde protégeant la main et d'un pommeau.



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Épée - Armement médiéval

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Définitions :

  • Arme offensive et défensive composée d'une lame affilée et d'une poignée et que les guerrierss portaient au côté dans un fourreau; L... (source : fr.wiktionary)
La garde d'une épée de cour du XVIIIème utilisée durant la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.
Une statue de Pier Gerlofs Donia à Kimswerd, Frise.

L'épée (du latin spatha, «chose plate») est une arme blanche à double tranchant (se distingue ainsi du sabre) composée d'une lame droite en métal pourvue le cas échéant d'une gouttière (dépression longitudinale), d'une poignée et , dans certaines époques, d'une garde protégeant la main et d'un pommeau.

Le terme d'épée est polysémique :

  1. Il peut désigner la totalité de la famille et de ces descendants du glaive romain.
  2. Il a depuis le XXe siècle acquis un sens nouveau, l'«épée d'escrime», l'une des trois armes avec le fleuret et le sabre. C'est un des nombreux cas de terme récursif, un terme désignant à la fois un objet et la famille à laquelle il appartient.

Le présent article s'intéresse au sens 1. Il aborde aussi le second sens, mais de manière mineure. La forme de l'épée détermine son utilisation :

Histoire

Épées du Moyen Âge

Des épées, c'est-à-dire des armes ayant une lame d'au moins trente centimètres, sont connues dès l'âge du bronze : celles-ci sont alors réparties en quatre types, dont le plus ancien est celui des «épées à languette large» (G. Gaucher et J. -P. Mohen) du Bronze ancien ou moyen, vers -2000.

À l'âge du bronze final, les «épées à languette tripartite» ont les trois parties de la poignée clairement différentes (garde, fusée et pommeau)  : c'est au plus tard à cette période et certainement plus toujours au premier âge du fer que l'arme prend une valeur aristocratique. Coûteuse, longue et complexe à élaborer, l'épée semble en effet se trouver exclusivement dans les tombes de personnages importants.

Lourde et complexe à manier, l'épée s'affirme au départ comme une arme de prestige et devient durant l'antiquité l'arme par excellence qu'utilise le cavalier pour frapper «de taille» le fantassin. Néanmoins, Celtes, Germains, Romains l'utilisent aussi dans l'infanterie, sous différentes formes.

Dans le dernier quart du IVe siècle, l'épée celtique cladio, d'une longueur de lame de 60 cm devient un élément essentiel de l'équipement standard du guerrier. Jusqu'à la période romaine, cette épée connaît un allongement de sa lame, alors que sa pointe s'arrondit, ce qui indique un usage quasi-exclusif de taille.

Les légionnaires romains emploient le glaive (latin gladius), qui se porte au côté droit comme avant lui l'épée gauloise ou ibérique. Le glaive du haut Empire (type «Mayence») est directement inspiré de l'épée hispanique avec une lame qui peut atteindre soixante centimètres. Par la suite, sa pointe se raccourcit (type «Pompéi»). Le glaive du légionnaire est peut-être l'arme qui contribue le plus à la supériorité militaire romaine des premiers siècles de l'ère chrétienne, surtout à cause de sa capacité à être utilisé de taille et d'estoc.

Parallèlement, la cavalerie romaine, fréquemment composée des troupes auxiliaires celtes ou germains, emploie un type d'épée longue (latin spatha). Sous les Sévères, la spatha devient à son tour une arme d'infanterie, avec une lame longue de 60 à 90 cm qui s'élargit progressivement, qui se porte au côté gauche.

Probablement à cause des traits évoqués, l'épée est une arme dont la fabrication est confiée à des spécialistes. À cause de cela, un modèle est fréquemment et longtemps imité avant qu'une innovation apparaisse. Ainsi, les Germains avaient emprunté l'épée longue aux Celtes. À partir du IIIe siècle à peu près, la spatha (l'épée longue romaine) s'inspire elle-même des armes germaniques occidentales : elle connaît son heure de gloire au moment des Grandes invasions ; c'est l'épée des barbares qui triomphe du glaive équipant les cohortes, en quelque sorte.

Exportée en Scandinavie (dans le Jutland), c'est celle-ci qui semble avoir servi de modèle originel à l'épée occidentale médiévale, dont le premier type est celui de l'épée mérovingienne, au pommeau triangulaire pourvu d'un anneau. L'épée longue «mérovingienne» permet de son tour de modèle à l'épée franque carolingienne, la meilleure de son temps au point que son commerce a été interdit hors de l'empire. Celle-ci est peaufinée jusqu'au IXe siècle en Saxe, puis copiée par les Vikings. Lors de l'établissement du duché de Normandie, l'épée Viking est perfectionnée jusqu'au XIe siècle (son poids diminue et la garde s'allonge). Au XIIe siècle le pommeau rond se répand et remplace les pommeaux ovales ou lobés des épées Normandes. Des modèles à la garde recourbée apparaissent. L'estoc (pointe) rond tend à s'effiler jusqu'au développement au début du XIVe siècle de l'épée d'estoc : son talon est large (jusqu'à 10cm) et l'estoc particulièrement pointu sert à transpercer l'armure entre les plates qui apparaissent alors. À la fin du XIIIe siècle apparaissent les épées longues (à deux mains) telles que le brand d'arçon qui, comme son nom l'indique, est porté sur la selle et est utilisé par le chevalier démonté. Les épées bâtardes (dites à une main et demi) se développent au XVe siècle. Leur longueur et leur poids modérés ainsi qu'un excellent équilibrage (surtout grâce aux pommeaux en ampoule) en permettent l'usage à cheval ainsi qu'à pied. Les épées particulièrement longues telles que les espadons restent d'usage au XVe siècle et jusqu'au début du XVIe (Zweihänder des Lansquenets).

Dispositif de suspension

L'évolution de l'arme elle-même est indissociable de celle de son dispositif de suspension : les Celtes protohistoriques de la Tène avaient déjà su élaborer un dispositif de suspension reposant sur deux chaînes : un brin court (15 cm) et sur un brin long (45 — 50 cm).

Au début du haut Moyen Âge, les épées sont portées au côté gauche au moyen d'un double pontet vertical (sorte de boucle rigide). L'origine exacte de ce dernier est incertaine : connu des Chinois, il faut attendre pour le voir utilisé en Occident. Les Sarmates et les Alains l'introduisent durant les invasions "barbares", une des découpes des Grandes invasions (IIIe ‑ IVe siècle). Jusqu'au XIe siècle, le port de l'épée dans son fourreau en bandoulière ou grâce à une ceinture simple est courant. Plus tard, tandis que l'usage de la cavalerie se répand, on utilisera des fourreaux attachés avec une double ceinture, conférant ainsi une meilleure stabilité à cheval. Pour les mêmes raisons, au XIIe siècle, le port de l'épée, en premier lieu vertical le long de la jambe gauche, devient oblique. Il passe presque à l'horizontale au XVe siècle quand les épées longues se répandent, pour que la pointe ne touche pas le sol lorsque l'homme d'armes est à pied. Les épées de très grande dimensions (brands, espadons) sont portées attachés à la selle du cheval, et non dans le dos. Les seules épées couramment portées dans le dos furent les claymores des highlanders au XVIIe siècle.

Techniques de forge

Un autre aspect important de l'Histoire de l'épée est l'évolution des techniques de forge : ainsi, pour forger leurs lames, les Gaulois pratiquaient le corroyage en mélangeant eux-mêmes différents métaux, certainement dans un but de remploi. Au haut Moyen Âge, «une caractéristique des épées longues "mérovingiennes" est la structure composite largement de lames»[1]. La technique, consistant à forger l'«âme» de la lame, puis à lui adjoindre («rapporter») deux tranchants à la teneur plus élevée en carbone a été bien étudiée : deux bandes étroites de métal, conçues pour être utilisées comme tranchants, sont soudées à une bande centrale de métal damassé (composé de bandes alternées de fer doux et de fer carburé, peut-être torsadées avant d'être martelées). Le perfectionnement des métaux, soit par corroyage en Occident, soit par emploi de lingots déjà prêts, en Orient puis en Occident, est aussi un souci majeur que rapportent surtout les épopées scandinaves.

Hydace, chroniqueur galicien du VIe siècle, rapporte dans son Olympiade 211 que "de même un jour, lors de l'assemblée des Goths, la partie de fer ou la pointe des armes qu'ils tenaient à la main prit une couleur verte pour les unes, rose ou jaune, safran ou noire pour les autres, perdant ainsi provisoirement son aspect naturel de métal. " On peut y voir un témoignage de leur structure en couches, qui reflète le soleil de différentes manières.

Anatomie

Épée avec son fourreau Légende :
I. Poignée
II. Lame
III. Fourreau
1. Pommeau
2. Fusée
3. Garde (Quillons)
4. Chappe (Protège-pluie)
5. Fort
6. Gouttière
7. Tranchant
8. Faible
9. Arête centrale
10. Pointe
11. Chappe
12. Bouterolle

L'épée se compose de quatre parties.

La lame

De plus de 30cm, elle a deux tranchants qu'on nomme aussi taille ou fil, le côté de la lame est le plat. Le premier tiers à partir de la pointe, le plus fin, est le faible, le dernier tiers, le plus épais, est le fort.

Le faible correspond à la partie la plus effilée de la lame, utilisée pour la taille quand le type de l'épée le permet, mais aussi pour les entailles. Le fort, lui, permet de recevoir la lame adverse dans les techniques de déviations des frappes adverses.

La géométrie de la lames fluctue à travers le temps avec comme soucis principal l'adaptation à un travail donné, lié au contexte technologique et militaire de l'époque. On peut distinguer ainsi des caractéristiques servant à qualifier une arme :

- le profil général de la lame regroupe trois grandes catégories :

  1. lames à tranchants larges et parallèles : épées adaptées essentiellement à la taille (épée longue du XIIIe siècle)
  2. lames à profil triangulaire à tranchants larges : épées adaptées à l'estoc ainsi qu'à la taille (épée longue du XVe siècle)
  3. lames sans tranchant : épées d'estoc (rapière du XVIIe, épée de cour du XVIIIe)

NB : Une lame correctement créée présente aussi un profil non uniforme dans le sens du tranchant : le tranchant est plus épais près de la garde qu'à la pointe, ceci depuis les toutes premières épées, ceci pour des raisons de répartition des masses, d'équilibre et de vivacité de la lame.

- la section de la lame est aussi une donnée clef :

  1. section lenticulaire : génère une lame particulièrement tranchante, mais assez souple : épées de taille (épée Viking)
  2. section diamant (losangéiforme allongée)  : lame moins tranchante mais particulièrement rigide et légère : épées d'estoc, et dans une moindre mesure de taille. (épée longue du XVe siècle, rapière du XVIIe)
  3. section hexagonale : génère une lame moins tranchante, mais rigide et lourde : épée de taille et d'estoc detinée à couper/casser des matériaux durs (cotte de maille et plaquettes, par exemple)
  4. section carrée ou triangulaire : lame de pur estoc (épée de cour du XVIIIe).

- la pointe est , de manière transparente, arrondie et aplatie pour une épée typée taille et acérée et plus épaisse pour l'estoc.

- les gouttières : celles-ci sont conçues pour alléger la lame tout en conservant ses principales propriétés mécaniques. Cela dit, cela diminue la section de la lame, et sa densité, ce qui occasionne généralement une perte de rigidité (en particulier si la gouttière parcourre presque toute la lame). Les gouttières sont par conséquent pricipalement présentes sur les lames à section lenticulaires et tranchants parallèles. Une épée qui veut prétendre à de bonnes facultés d'estoc en est dépourvue (ou presque).

- le ricasso : présent sur les épées de la fin du Moyen Age et en particulier à partir de la Renaissance, c'est une partie du fort de la lame non affutée, peut-être protégée par des anneaux, ou alors des petits quillons, qui sert, selon la taille de l'arme, soit à placer une main (grande épée à deux mains des soldats "Double Solde" de la Renaissance), soit l'index, en avant de la garde (rapière, permet un meilleur contrôle en estoc).

La garde

Protégeant la main elle peut être constituée soit de deux quillons perpendiculaires au corps de l'épée et donnant la forme d'une croix, soit d'une coquille, le plus souvent en demi-sphère, qui enveloppe la main, soit des deux. On peut aussi avoir un capuce qui est un arc de cercle reliant la coquille au pommeau. Elle peut avoir des forme décoratives, et/ou des décorations (diamants incrustés, couleurs... ).

Les premières épées sont dépourvue de garde ou presque. Les quillons apparaissent en premier : ils permettent d'arrêter, ou alors de capturer une lame filant le long de l'épée. Au fil du temps ils sont de plus en plus grands, jusqu'à la naissance de la rapière où ils rétrécissent pour finalement être intégrés à la garde en corbeille, avant de disparaître complètement sur les épées de cour. Les quillons ne sont pas une protection parfaite : il faut sans cesse orienter l'épée correctement pour arrêter la lame adverse, sous peine de la laisser passer. Par contre, de nombreuses techniques d'escrime médiévale se basent sur une utilisation plus "offensive" des quillons, utilisant leurs propriétés pour dévier et coincer activement la lame adverse, précisément avec un contrôle précis de leur orientation, donnant la possibilité ainsi de placer un estoc ou une entaille après avoir dévié et emprisonné un coup de taille. Les quillons peuvent aussi à l'occasion avoir un usage purement offensif comme instrument perforant, comme la pointe d'un marteau de guerre. Durant le début de la Renaissance, les quillons se voient doublés d'anneaux de part et d'autre du plat de la lame, dessinant un "8" et donnant la possibilité en plus une vraie protection des mains. Quand l'épée longue fait place à la rapière, les lames ne sont presque plus utilisées pour la taille, aussi les quillons perdent-ils de leur intérêt. Dans l'évolution suivante les quillons sont devenus inutiles, par contre les multiples artifices de protection pure (anneaux, puis garde en corbeille des rapières italiennes) sont remplacés par une garde en coquille, plus simple et plus efficace, sur les rapières espagnoles et les épées de cour.

À la base de la garde côté lame, la chape, un lambeau de cuir peut être attaché à la garde de l'épée, et permet de protéger l'embouchure du fourreau et empêcher l'eau de pénétrer dedans. Aussi nommé Protège pluie. Cette pièce de gros cuir particulièrement solide joue aussi le rôle d'une protection rudimentaire pour les doigts dans le cadre d'une escrime faisant un bon usage des quillons.

La fusée

Composée de la poignée, partie qu'on tient, qui s'enroule autour de la soie qui est le prolongement de la lame jusqu'au pommeau.

Le pommeau

Extrémité de l'épée la plus proche de l'escrimeur. C'est avant tout un contre-poids donnant la possibilité, en équilibrant la lame, de moins fatiguer le poignet mais il peut, à l'occasion, servir de masse d'arme.

Plutôt qu'un contrepoids statique il faut le voir comme un contrepoids dynamique. Une bonne épée est déjà équilibrée pour bien fonctionner, tout comme un sabre ou une épée Viking, dont le pommeau est assez anecdotique. Par contre, une épée capable d'estoc doit avoir une pointe légère pour être vive et précise. Or, une pointe légère donne une lame ayant un pouvoir de coupe moindre (moins d'énergie cinétique dans une coupe). C'est là que le pommeau intervient : lors d'un mouvement circulaire autour du centre de gravité de l'épée, il forme une masse en mouvement opposé à celui de la lame. Effectivement, cela équilibre la dynamique de l'épée et allège la charge de travail des poignets et des avant bras. Mais en particulier, à l'impact, l'arrêt brutal du mouvement du pommeau retransmet son énergie cinétique au point d'impact à travers le bras de levier constitué par la lame, augmentant d'autant le pouvoir coupant de l'épée. Voilà pourquoi les épées présentant les plus gros pommeaux sont des épées longues ("bâtardes") utilisées tout autant pour l'estoc que pour la taille.

Voir aussi

Au fil des siècles et des peuples, des armes qui pouvaient être regroupées sous ce terme générique ont évolué en différentes formes, devenant sabre en Orient, cimeterre, katana dans le Japon médiéval, etc. Cependant l'épée était habituellement une arme réservée aux nobles.

La classification des épées médiévales d'Oakeshott

Ewart Oakeshott (1916-2002) a consacré une bonne part de sa vie a étudier les armes et armures de l'époque médiévale (mais aussi du début de la Renaissance). En étudiant le matériel de guerre médiévale, il a énormément influé sur la compréhension actuelle que nous avons non seulement de la guerre à cette époque, mais également des technologies et des multiples évolutions en matière d'armement au long d'une période que d'aucun décrivent comme une période de stagnation. L'épée, comme symbole d'une époque, a fait l'objet d'une étude attentive dont est ressortie une typologie chronologique montrant l'évolution de l'épée des dérivés du glaive romain à la naissance des premières rapières (à l'exclusion de celles-ci). La classification s'intéresse bien sur à la lame, sa forme, sa longueur, l'évolution de sa section, ainsi qu'à la garde, au pommeau ainsi qu'à la fusée.

Voici un résumé de cette classification : à chaque type sera attribué une pondération d'efficacité de la lame tant à la coupe qu'à l'estoc, les propriétés mécaniques (finesse du profil de la lame contre rigidité, surtout, sont fréquemment en opposition)

TYPE X : Ce type est la première vraie épée "européenne" issue de la tradition des épées Viking qui a été classifiée par Jan Petersons en 1919. Il s'agit en fait d'une épée de la fin de l'ère Viking. Ces épées ont des lames larges avec une gouttière peu profonde et large (au moins la moitié de la largeur de la lame) qui descend presque jusqu'à la pointe qui est un peu arrondie. Ce type de lame est produit jusqu'au début du XIe siècle, mais nettement moins après la fin de l'époque Viking. Les poignées prennent des formes diverses mais les lames excèdent rarement les 85 cm, et les fusées sont courtes (usage seulement à une main). Les poignées sont de style nordique avec des pommeaux cylindriques et une garde droite ou un peu courbée vers la lame. Contrairement au pommeaux futurs, ceux des épées de ce type sont vraiment en forme de disque et n'offrent pas de formes plus complexes. Avec se déclinaison "type Xa", cette épée représente ce qu'on nomme couramment l'épée normande. coupe : +++ estoc : +

TYPE Xa : Sous-variante du type X, les principales différences sont : la gouttière est plus étroite (1/3 de la largeur de la lame), lame légèrement plus longue (max. 88cm). Les deux types sont en concurrence jusque vers l'an Mil. Aucune différence au niveau des poignées. coupe : +++ estoc : +

TYPE XI : Le type XI est caractérisé par une lame fine aux tranchants parallèles, avec une gouttière étroite qui court tout le long de la lame. La pointe est assez acérée. Les lames sont longues comparé à la poignée, et la majorité présentent des motifs engravurés sur la lame. Le type XI connaît son apogée au milieu du XIIe siècle, sa période d'utilisation s'étendant de 1050 à 1350. C'est l'épée qu'on pourrait imaginer comme typique de la première croisade. coupe : +++ estoc : +

TYPE XIa : Identique au type XI mais la lame y est plus large et plus courte, la gouttière restant étroite. On rencontre ces épées entre 1250 et 1350. Les pommeaux sont simplement des cylindres ou alors en forme de sphère ou de "noix" assez simples. Les quillons sont droits et courts. coupe : +++ estoc : +

TYPE XII : La lame des épées type XII sont plates avec une ou plusieurs gouttières qui courent sur les deux tiers ou alors les trois quarts de la lame. Des gouttières plus longues classifieraient ces lames en type X. Les poignées s'allongent comparé aux types qui ont précédé, tout en restant confinés à l'usage à une main. Les pommeaux sont généralement cylindriques, mais leur variété s'accroît comparé aux types qui ont précédé. Les quillons sont droits et courts. Le type XII est présent sur les bas reliefs, peintures et tapisseries du début du XIIIe au milieu du XIVe. Les épées du type XII sont les plus communes de toutes ou, du moins, celles qui ont été retrouvées dans le plus grand nombre. On peut l'imaginer comme l'épée type du chevalier du début du bas moyen-âge. coupe : +++ estoc : ++

TYPE XIIa : Premier type d'épée longue maniée à une ou deux mains apparu, c'est la version "XL" du type XII, "l'épée de guerre". La poignée est prévue pour être saisie à deux mains. On rencontre ce type courant XIIIe XIVe siècle. Leur poids oscille entre 1, 5 et 2 kilogrammes. La lame fait plus de 90 cm et c'est la première épée qu'on pourrait qualifier d'épée "bâtarde", quoiqu'il apparaisse qu'une utilisation à une main ne soit qu'anecdotique. Les chroniques du moyen-âge parlent d'hommes tranchés de la tête à l'entre-jambe. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, si c'était effectivement envisageable, c'était avec ce type d'épée. coupe : ++++ estoc : ++

TYPE XIII : Le type XIII présente des lames dont les tranchants sont presque parallèles et la pointe arrondie. La (plus rarement les ) gouttière court jusqu'à la moitié de la lame. La poignée est plus longue que sur les autres types destinés au maniement à une main. On rencontre ces épées du milieu du XIIIe siècle à la fin du XIVe. La période d'utilisation est la même pour l'ensemble des sous-variantes du type XIII. coupe : ++++ estoc : +

TYPE XIIIa : Prototype de "l'épée de guerre" à deux mains, ces armes sont grandes : les lames font de 80 cm à un mètre, les poignées de 15 à 25 cm. A part la taille, elles conservent les autres caractéristiques du type XIII. Les célèbres claymore écossaises sont fréquemment de ce type. Avec les épées de type XIIa, ce sont les grandes "épées de guerre", des armes conçues pour donner ce qu'on appellerait aujourd'hui une "puissance de feu" exorbitante aux combattants. Plus toujours que les épées de type XIIa, les épées de type XIIIa misent sur la force brute d'une lame longue, large et solide pour une puissance de coupe sans pareil. Néanmoins, il ne faut pas voir comme d'énormes barreaux d'acier, des assomoirs : au contraire, c'étaient des épées capables de coupes précises et d'une puissance surprenante. coupe : +++++ estoc : +

TYPE XIV : Ce modèle a été utilisé entre 1275 et 1340. Il est facile à identifier : lame courte, poignée courte, lame de forme triangulaire, large à la base et se terminant en pointe acérée. La gouttière parcourt les 3/4 de la lame, et on rencontre quelquefois des gouttières multiples. La majeure partie à retenir concernant ce type d'épée est l'évolution des techniques de l'art du combat, mettant en avant l'estoc : ces épées sont courtes (lame de 70 cm), avec une base particulièrement large donnant la possibilité un coup d'estoc spécifiquement précis tout en gardant une puissance de coupe particulièrement respectable. C'est une sorte de concentré de puissance, une épée petite, avec des lignes fluides et assez sobre (alors, néenmoins, que ces épées étaient des épées "nobles" : particulièrement peu utilisées par la troupe mais énormément plus appréciées des chevaliers), donnant la possibilité autant de percer les premières armures de plates que tailler une cotte de maille. coupe : +++ estoc : +++

Changement majeur : Les cinq premiers types et leurs sous-type d'épées sont des armes dont l'usage va de la taille pure à un usage particulièrement modéré de l'estoc, la taille restant particulièrement majoritaire dans l'esprit de leur conception. Les lames sont fines et larges, particulièrement bien profilées (profil lenticulaire la majorité du temps) pour couper, mais trop souples longitudinalement pour estoquer. Ces armes sont adpatées à des cibles faiblement armurées, c'est-à-dire sans armure, ou en gambison, ou en haubert de mailles. La naissance des armures de plate exige de meilleures performances d'estoc : on va abandonner les gouttières, les tranchants parallèles, les sections lenticulaires, les tranchants particulièrement fins, pour aller vers des lames à sections "diamant applati", i. e en losange, et des lames de formes triangulaires, énormément plus rigides, aux pointes extrêmement acérées, mais aux performances de coupe moindre (sans être nulles loin de là).

TYPE XV : Le type XV est l'incarnation de cette révolution technique, il marque un changement radical avec les types qui ont précédé : lame triangulaire aux tranchants rectilignes, section de lame en losange aplati, pointe acérée prévue pour l'estoc. L'usage des ces armes remonte, de manière fort discrète, à la fin du XIIIe siècle, mais son usage ne se répand qu'aux XIVe et XVe siècles, tombant en désuétude au début du XVIe. C'est la première épée destinée essentiellement à l'estoc. Ces épées, quoique faites pour l'estoc, conservent des capacités de coupe particulièrement respectable même si elles ne sont pas à la hauteur de ses ancêtres. coupe : ++ estoc : ++++

TYPE XVa : C'est la version "XL" du type XV, prévue pour l'usage à deux mains, avec une lame plus étroite et plus longue. La poignée est bien plus longue, pour accueillir deux mains entières, pouvant atteindre jusqu'à 25 cm (assez rare, la longueur moyenne est de 20 cm). Ce type est l'archétype de l'épée longue de l'escrime Lichtenauerienne. C'est aussi "l'épée bâtarde" type. De nombreux maîtres comme Ringeck ou Fiore ont produit des traités d'escrime. Quand ils abordent l'épée (car ils abordent en vérité de très nombreuses armes de l'époque, allant de la plus banale à la plus ésotérique), c'est cette épée-ci qu'il faut voir. coupe : +++ estoc : +++++

TYPE XVI : Le type XVI a été développée en réponse à l'armure de maille renforcée de plates du début du XIVe siècle. Il peut être complexe de la distinguer du type XIV, mais la partie basse de la lame (vers la pointe) est davantage de section losange aplati. Cela procure un meilleur estoc, avec une pointe rigide, tout en conservant une bonne faculté de coupe. Ces lames mesurent de 70 à 80 cm, avec une gouttière dépassant un peu la moitié de la lame. Ce sont des épées particulièrement étudiées, tant au niveau de l'efficacité que de la beauté, si bien que toutes sont à la fois de terribles armes et de magnifiques œuvres d'art. coupe : +++ estoc : ++++

TYPE XVIa : Ce sous-type présente une lame longue et s'amincissant doucement, large près des quillons et présentant une pointe renforcée. La gouttière est prononcée et couvre sur le tiers fort de la lame. Le faible n'est pas de section losangéiforme, mais héxagonale aplatie. La poignée est longue, comme sur les types XIIIa et XVa, pour une utilisation à deux mains. C'est une évolution directe de l'épée de type XIIa, présentant une capacité de coupe particulièrement exceptionnelle tout en gardant un estoc puissant, solide et efficace. C'est une autre version, plus aboutie, de "l'épée de guerre". coupe : ++++ estoc : ++++

TYPE XVII : Les lames de ce type sont longues, mince et s'affinent en une pointe acérée. La section de la lame est héxagonale aplatie. De nombreux modèles présentent une gouttière peu profonde dans le premier quart de la lame. La poignée est longue et prévue pour deux mains. L'arme est en usage entre 1360 et 1420. Les lames de ce type sont particulièrement robustes et lourdes, pouvant peser jusqu'à 2750 grammes (à comparer avec les 2 kg max des types XIIIa). Ewart Oakeshott pense que ces épées étaient faites pour craquer les plates des armures et causer des dégâts irrémédiables à tout ce qui se trouve en dessous. Tout comme les épées du type XVIa, ces modèles conservent une surprenante capacité de coupe (amoindrie, tout de même, mais bien présente) tout en mettant en avant l'estoc qui était de mise à l'époque, armures de plates oblige. coupe : +++ estoc : ++++

TYPE XVIII : Ces épées présentent des lames larges à la garde (5 à 6 cm), et s'affinent gracieusement jusqu'à une pointe acérée. La poignée est courte et prévue pour un usage à une main. La lame est de section losangéiforme, avec une arête médiane prononcée pour augmenter la rigidité. Ce style de lame est un parfait compromis entre taille et estoc. A noter que les pans de la lame sont concaves, ils "se creusent vers l'intérieur", en quelque sorte. Ce procédé est identique au flûtage d'un canon : n'offrant aucune face plane, la lame est virtuellement plus rigide, moins sujette à la torsion, tout en gardant la souplesse de son matériaux, et évitant ainsi la brisure. C'est un pas en avant d'un point de vue technologique, puisqu'on a réussi à garder la propriété de souplesse de l'acier qui empêche une lame de se briser lors d'un choc particulièrement violent tout en rendant la lame extrêmement rigide et par conséquent plus propice à des coups d'estoc d'une rare violence. coupe : +++ estoc : +++

TYPE XVIIIa : Les lames de ce sous-type sont plus minces et plus longues, mesurant jusqu'à 80 cm. La section est la même que pour le type principal, mais certaines présentent une gouttière étroite dans la première moitié de la lame. La poignée est généralement légèrement plus longue, 2 ou 3 cm qui plus est . coupe : +++ estoc : +++

TYPE XVIIIb : Les lames de ce sous-type sont toujours plus longues, plus minces et plus pointues, tout en gardant la même section. La poignée est prévue pour deux mains. On rencontre ces épées entre 1450 et 1520. On les retrouve essentiellement en Allemagne mais également en Italie, en France... Elles allient particulièrement bonne performance de coupe et fort pouvoir d'estoc. Ce sont de grandes épées fréquemment ouvragées par des filigranes, des gravures, des gardes aux formes peu communes ou remarquables... Les lames fluctuent entre 90 et 100 cm coupe : ++++ estoc : ++++

TYPE XVIIIc : Lames toujours plus longues que le type XVIIIb, allant jusqu'a plus d'un mètre. coupe : ++++ estoc : ++++

Type XVIIIe : C'est un type d'épée endémique du Danemark, quoiqu'on en ai retrouvées quelques unes en Italie. Elles sont aisément reconnaissables par la présence d'un particulièrement long ricasso (qui empiète sur un quart de la taille totale de la lame) et d'une poignée elle aussi de très grande taille (40 cm à peu près, quelquefois plus) dont la forme est spécifique : en effet, fréquemment on voit des poignées rectangulaires aux angles arrondis, et non des poignées tout simplement de sections rondes ou ovales comme sur tout autre type d'épée. Ce sont des épées aux lames particulièrement fines et particulièrement épaisses, dont le dernier tiers (le faible) s'apparente plus à un carrelet ou un clou de tapissier qu'une lame : en effet, la section n'est même plus losangéiforme sur ce dernier tiers, mais presque carrée. Cette épée est entièrement conçue pour l'estoc, et ne donne que des résultats moyens à bons, sans plus, en terme de coupe. coupe : ++ estoc : +++++

TYPE XIX : Apparue au début du XVe siècle, ce type d'épée à une main présente une lame large et plate, avec des tranchants parallèles se terminant de manière abrupte en une pointe acérée. Le fort de la lame présente une étroite gouttière ainsi qu'un ricasso (partie de lame non affûtée pour être prise en main). La section est héxagonale, la lame est plate et les tranchants chanfreinés. La longueur de la lame fluctue de 90 à 100 cm. coupe : ++++ estoc : ++++

TYPE XX : Utilisé durant les XIVe et XVe siècles, ces épées à une ou deux mains sont identiques au type XIIIa, avec une pointe acérée au lieu de ronde, mais les tranchants sont parallèles. Les lames présentent une gouttière centrale dépassant la moitié de la lame, accompagnée d'une autre de chaque côté qui sont moitié moins longues. coupe : ++++ estoc : ++++

TYPE XXa : Les lames de ce sous-type sont moins larges, et elles se terminent en une pointe davantage acérée. coupe : ++++ estoc : ++++

Un lien externe vers un site commercial fournissant de nombreuses et particulièrement belles illustrations avec la classification Oakeshott de chaque arme à côté de l'illustration correspondante : Albion swords - Next Generation

Types

liste complète : (en) List of swords

Épées en vente

Épées à une main :

Épées à deux mains :

Épées célèbres

De nombreuses épées ont un nom célèbre, qu'elles soient au départ historiques, devenues des armes légendaires dans les épopées médiévales, ou quoiqu'il s'agisse d'armes entièrement imaginaires qui appartenant à des œuvres fantastiques rédigées après le XIXe siècle :

Épées «historiques» ou armes d'épopées médiévales

Voir article complet : Liste d'objets légendaires et sacrés.

Épées d'œuvres de fiction des XIXe ‑ XXe siècle

Films de capes et d'épées

Voir article complet : Film de cape et d'épée

L'épée (rapière ou épée de cour) est l'arme caractéristique des personnages, et surtout des héros, des films appartenant au genre «films de cape et d'épée». Ces films se terminent le plus souvent par un duel à l'épée.

Le film de cape et d'épée se définit par des combats d'épées, un héros et une histoire d'amour.

Notes et références

  1. Iaroslav Lebedynsky, dans Armes et guerriers barbares au temps des grandes invasions, Paris, 2001

Voir aussi

Liens externes

Recherche sur Amazone (livres) :




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